Analyse des résultats
Après le résultat catastrophique du PS au niveau local, la première décision fédérale a été de ...reculer la date du Conseil Fédéral d'une semaine ! Ce sera jeudi 18 juin à 20 heures. (La réunion de la sensibilité Espoir à Gauche que j'anime est conservée le 11 juin à 18h30.)
Je suis surpris d'une telle décision non concertée alors que nous voulions tous parler à chaud des résultats et de ses conséquences...
Tous, pas vraiment peut être ? Quels sont les membres du Conseil Fédéral qui ont demandé ce report de réunion ? Je n'en connais aucun dans mon entourage.
Tout cela n'est pas un signe encourageant du changement qui serait pourtant nécessaire du Parti Socialiste local.
Fallait-il vraiment nous empêcher de nous exprimer, nous les militants ? N'aurait-il pas été plus utile de lancer déjà un appel aux leaders locaux des différentes sensibilités pour leur demander ce qu'ils proposent pour faire cesser la chute du PS ?
Démission :
Il est bien évident que le PS est durablement plombé par une équipe qui sera tenue responsable de l'échec par les citoyens.
Aubry / Hamon / Cambadélis / Bartolone, les quatre dirigeants actuels du PS, sont en première ligne même s'ils ne sont pas la cause de tout.
Il est probable que Hamon démissionne pour se donner une nouvelle légitimité.
Il est tout aussi probable que :
1/ ni Aubry (qui a trop peur que le PS soit alors conquis par Ségolène Royal),
2/ ni Cambadélis et Bartolone (qui attendent du PS qu'il ne fasse rien jusqu'en 2011, date de désignation du candidat à la présidentielle pour mettre en avant leurs candidats respectifs : DSK et Fabius)
ne démissionnent car cela enterrerait leur ambition ou celle de leurs mentors respectifs.
Pourtant, ces 4 leaders ont perdu toute légitimité vis-à-vis des Français, comme Rocard en 1994.
Le PS au travail :
Martine Aubry a critiqué le PS après les résultats de hier pour dire qu'il n'était plus au travail depuis longtemps et que ce n'était donc pas de sa faute si nous avions échoué !
Je rappelle qu'en mars 2008, il y a un an seulement, le PS a encore gagné les élections cantonales et qu'il devait donc bien être au travail pour arriver à un tel résultat.
Je suis étonné que cette critique n'ait pas été faite au Congrès de Reims quand la même Martine Aubry a demandé, et obtenu, le soutien de François Hollande pour contrer Ségolène Royal.
Divisions et manoeuvres :
Le PS avait besoin d'unité, de rassemblement après un Congrès de Reims dévastateur.
En effet, la campagne anti Ségolène Royal et l'union de façade contre la motion E (maitenant Espoir à Gauche) a été très mal perçue par l'opinion.
Or après le Congrès ce ne fût que propos insultants et volonté d'écrasement contre les militants et animateurs proches de Ségolène Royal. Le ver de l'échec était déjà dans le fruit.
A cela s'ajoutent des manoeuvres d'appareil pour désigner les candidats, soit trimbalés d'un bout à l'autre de la France, soit sortis de la poche d'un ténor local sans concertation (et encore moins vote des militants concernés), ont ajouté une louche de scepticisme sur ceux qui devaient porter le projet socialiste européen.
Unité / Changement :
Qui veut l'unité du PS ? Les citoyens, mais aussi les militants.
Cette unité est-elle possible avec des leaders qui bloquent l'expression de chacun, qui manoeuvrent en interne ? Je ne le crois pas.
Il faut changer les modes de fonctionnement du PS. Et vite. Et pourtant...
Je prends les paris : Rien ou presque ne va changer dans le département ni dans la section de Tarbes désertée.
...et pas beaucoup plus au niveau national...
J'en suis triste d'avance. Quel dommage !