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Frédéric LAVAL, Conseiller Départemental des Hautes-Pyrénées
Frédéric LAVAL, Conseiller Départemental des Hautes-Pyrénées
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26 avril 2009

Education 10, b) : quel lycée pour demain ?

Comme prévu, suite et fin du compte rendu de ce colloque organisé à Toulouse par le Comité Régional Midi Pyrénées FCPE avec

diplom1les différents sujets traités

André LEGRAND, universitaire et membre du Conseil Scientifique de la FCPE, est intervenu pour nous faire un historique sur ces 3 dernières décennies de l' évolution des lycées.

Ce qui apparaîtra souvent lors des diverses interventions, c' est qu' en effet le ministère semble avoir un problème de mémoire et relance régulièrement les même questions depuis 20 ans.

     Les lycées ont vécu deux coups de butoirs qui ont participé à leur démocratisation en augmentant les effectifs des lycéens. Il y a deux sortes de réformes, soit qualitatives, soit quantitatives, et la démocratisation des lycées est passée plus par des réformes permettant la croissance du nombre de lycéens, que par la qualité de leur prise en charge. Et c' est souvent le quantitatif qui amène à se pencher sur l' amélioration de la qualité.

     Début des années 60, après le collège pour tous et la sélection pour l' entrée à l' université, les lycées qui accueillaient 276 000 lycéens en 1950 reçoivent 10 ans plus tard 554 000 élèves.

     Le deuxième coup de boutoir se situe dans les années 80, avec la gauche au pouvoir qui souhaite allonger la scolarité d' une majorité de jeunes, et amener 80% d' une classe d' âge au baccalauréat, la population lycéenne est quasiment doublée. L' objectif des 80% permet de passer de 34% au début de cette décennie, à environ 74% de bacheliers aujourd' hui.

Ce pari du nombre est bénéfique car il signifie démocratisation, mais pose un problème aux politiques dans le traitement de cette nouvelle population ; la politique quantitative débouche sur une politique qualitative.

Car cette volonté politique des 80% visait à élever le niveau de scolarité, mais aussi améliorer les bas niveaux et éradiquer la sortie de la scolarité sans diplôme. Et si le lycée amène au bac, il est aussi question des qualifications professionnelles de niveau inférieur, lesquelles continuent d' exister.

     La modification de la structure ou celle des pratiques est alors en question à partir 90/91, c' est en 1999 avec l' époque ALLEGRE que les lycées vont subir leur 2° grande réforme, en modifiant la structure : 1 voie générale dans laquelle on fusionne les filières en 3 axes(S, ES et L), une voie technologique, une voie professionnelle.

Sujet toujours source d' inquiétude, car il est parfois difficile de trouver sa place ; 2 idées auraient du être intégrer :

     - la diversification,

     - le développement de l' activité des élèves.

"Car l' on n' apprend pas par ce que l' on nous dit, mais par ce que l' on fait" ; comment raisonner en terme de compétences et d' aptitudes, plutôt qu' en terme de connaissances ?

C' est la question de l' individualisation et de la répartition du temps scolaire, celle aussi de l' autonomie des lycéens ; l' accès au lycée, la liaison collège/lycée, l' organisation de la classe de 2° et la liaison entre le lycée et l' enseignement supérieur, sont tous autant de thèmes qu' il faut penser si l' on veut réformer qualitativement le lycée. Car si le collège doit permettre une uniformité, le lycée, lui, doit participer à la diversification.

     Les objectifs de la voie technologique, de la voie professionnelle et de la voie générale, sujets traités dans la 1° table ronde, font tour à tour apparaître les carences en terme de choix dans le système actuel. En diminuant, voire bannissant les options, on réduit les possibilités de choix d' orientations, lesquelles doivent pouvoir être modifiables, évolutives, car l' élève est un individu qui a un parcours scolaire, un parcours de vie.

Dans la filière générale, l' objectif étant le bac pour poursuivre dans l' enseignement supérieur, il n' est pas question d' une période de choix, ce qui pose problème par la suite pour une grande majorité ; en technologie, seulement 20% d' élèves sortis d'IUT vont vers l' emploi, les autres poursuivant d' autres études ; la voie professionnelle a souvent une connotation négative, et il y a très peu d' heures destinées à la découvertes des métiers.

Il faut pouvoir permettre aux élèves de se projeter dans un projet professionnel et personnel, et il est bien question de la possibilité de cette projection, et pour cela de la nécessité d' acquérir des compétences transférables, d' orientation, d' informations sur l' offre de formation post bac, d' information sur les perspectives d' insertion et/ou de poursuite pour que le jeune puisse être acteur dans sa vie de lycéens.

Il s' agit aussi de penser l' enseignement en termes de quelles compétences à tel âge, plutôt que de quelles compétences pour, et de les développer en diversifiant les matières plutôt qu' en spécialisant les parcours.

     Table ronde n°2 : transversalité et multidisciplinaritémultidisciplinarité par Faride HAMANA, enseignant et représentant national FCPE, Modularité, contenu et rythme, par José FOUQUE, Lycée de la deuxième chance, évaluation et autonomie du jeune, par Laurent DUNANT.

Les modules, leur durée et les progressions qui doivent les composer, les séquences de pluridisciplinarité, les plans d' évaluation des acquisitions des connaissances et de ce qu' elles permettent, le statut du lycéen face à l' enseignant, dans le lycée, la nécessité de donner une finalité à l' élève, de l' amener à une production.

Ces thèmes allaient dans la poursuite des questions de la diversification pour plus d' autonomie, cette fois ci à travers une certaine technicité dans l' aspect pédagogique et une prise en compte du lycée en tant qu' individu.

     Table ronde n°3 : articulation passerelles collèges, lycées, supérieur, par Nicole BELOUBET-FRIERBELOUBET-FRIER, adjointe municipale à Toulouse, ancienne rectrice, Demande Sociale et offre de formation, par Véronique BORDES, enseignante en Sciences de l' Education.

De nouveau, mais d' une façon différente de la 1° table ronde, l' importance de l' orientation, jusqu' à souhaiter la voir inscrite en tant que temps de travail dans l' emploi du temps du lycéen. De même, l' idée d' un cycle spécifique 3°/seconde.

L' Université des sciences de l' éducation travaillent en recherche/action ; il serait souhaitable que l' éducation nationale se saisisse de ces travaux, et travaille avec.

Quant à la demande sociale, les jeunes aujourd' hui, en grande majorité, n' ont plus l' ambition de vivre mieux que leurs aînés, sont pourtant mieux formés et diplômés, mais ont des difficultés à s'insérer. Conventionnels, ils recherchent un parcours linéaire qui amène à un emploi, et ne font leur choix que dans l' objectif "d'avoir un travail". Il faudrait pouvoir leur proposer un parcours de réussite qui permette un épanouissement personnel et professionnel. La réalité de la crise accentue ce phénomène.

La clôture et la synthèse de cette journée bien chargée et riche fut à la charge de Madame BASCOUL, vice présidente de la Région Midi-PyrénéesMidi-Pyrénées.

Occasion aussi de rappeler la mise en place d' un projet éducatif régional ayant pour objectif de :

     - améliorer les conditions de vie dans les lycées en poursuivant et intensifiant le travail effectué autour de l' orientation ;

     - augmenter le niveau de formation et de culture de tous les lycéens ;

     - poursuivre la politique de lutte contre les inégalités ;

     - favoriser l' éducation à la citoyenneté.

Fin 2010 l' ensemble des lycées de notre Région seront équipés d' un Espace Numérique de Travail, lycée qui est à considérer tel un lieu de vie.

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