DSK au FMI
Il est à la fois agréable et inquiétant de constater que Sarkozy est obligé d'aller chercher au Parti Socialiste les compétences qui n'existent pas à l'UMP.
Ainsi le Président vient d'annoncer qu'il souhaitait voir DSK à la tête du FMI.
Ne soyons pas naïf cependant.
Si Sarkozy veut envoyer le leader français de la Social-Démocratie à Washington (siège du FMI) ce n'est pas seulement parce que Strauss-Kahn a les compétences pour diriger cette institution internationale.
C'est en grande partie parce que DSK est certainement le seul homme politique de Gauche capable de le battre en 2012.
A la place de DSK je réfléchirai à deux fois à la proposition.
Un PS qui court après la défaite :
DSK sait que ses chances d'être désigné par le PS pour les présidentielles sont assez faibles.
Le PS joue comme une machine à perdre. Le but n'est pas de gagner les élections mais d'éliminer les concurrents internes.
A ce jeu de massacre DSK peut encore être une victime (comme en 2006).
Sous l'ambition démesurée de quadras plus ambitieux que porteurs d'idéologies précises, de Fédérations puissantes qui cherchent à sauver leur pouvoir local, de réseaux fabiusiens ou ségoliens qui croient que leur leader va gagner cette fois, la possibilité de voir DSK désigné est effectivement réduite.
Le fait que Strauss-Kahn soit constant dans ses idées (contrairement à Fabius et Royal), le seul à porter une idéologie construite de longue date et adaptée régulièrement à la réalité du pays, qu'il soit reconnu dans les sondages comme le seul capable de changer le pays durablement, tout cela semble être négligeable face à l'appareil socialiste concentré sur son nombril.
Le FMI : Un outil pour agir
A côté d'un PS qui ne veut pas choisir une orientation politique, DSK pourrait bien être tenté de faire le choix de l'action de terrain.
Le FMI est un outil qui doit être profondément changé après ses dérives libérales.
Qui mieux qu'un social-démocrate est à même de mener ce changement indispensable aux pays en difficultés ?
DSK a là, la possibilité d'agir pour mettre en oeuvre ses idées, utiliser ses réseaux.
Il a la reconnaissance européenne de ses capacités économiques et sociales.
Nul doute que l'Europe le choisirait pour la représenter au FMI.
Entre un PS qui le rejette malgré ses capacités et un FMI qui lui donne les moyens de l'action, DSK va avoir un choix difficile : Continuer à aider le PS à faire sa refondation mais avec d'immenses résistances internes à sa personne, ou être en capacité de participer au changement d'une partie de la politique mondiale.
S'il choisit le FMI, il sera difficile de lui en vouloir. On pourra remercier le PS !