Sarkozy fumiste sur l'interdiction de fumer
Le programme présidentiel de Nicolas Sarkozy est ponctué d'une nouvelle couche de populisme à destination des buralistes.
Sarkozy a ainsi indiqué être contre l'interdiction de fumer là où on vend du tabac. Il n'ignore pas pourtant que des personnes travaillent dans ces lieux (et sont donc exposées à la fumée des fumeurs), il n'ignore pas que les débits de tabac sont aussi souvent des bars ou des restaurants et que les clients, même fumeurs, ne sont pas des adeptes du tabagisme passif pour autant (Estimation de 5 000 morts par an pour le tabagisme passif).
Sarkozy n'ignore pas non plus que le décret de santé publique (Rappelons que le tabac fait 65 000 morts par an) du 15 novembre 2006 interdit de fumer dans les lieux publics à compter du 1er février 2007 à l'exception des bars, débits de tabac, discothèques, restaurants qui ont jusqu'au 1er janvier 2008.
Je soutiens totalement le ministre de la Santé dans cette démarche essentielle pour garantir la santé des Français.
Les règles antérieurs n'étaient pas appliquées correctement, principalement d'ailleurs dans les restaurants et bars. L'interdiction totale est donc malheureusement la seule solution envisageable étant donné les dérives de ces 15 dernières années (Décret de 1992). Les non-fumeurs vont enfin être protégés. D'ailleurs un sondage montre que 76% des Français sont favorables à cette interdiction.
A titre personnel, je me bats pour que l'interdiction de fumer soit appliquée dans les locaux du Conseil Général. J'ai abordé la question en réunion plénière du Conseil Général puisque deux journalistes présents fumaient mais aussi un Conseiller Général. Le Président du Conseil Général m'a répondu qu'il ne voulait pas qu'on lui interdise de boire aussi il ne souhaitait pas interdire de fumer. Et ceci malgré la présence de panneaux "Interdiction de fumer" dans la salle des réunions plénières !
Sarkozy a décidé de faire du populisme a destination des buralistes méprisant ainsi la santé des citoyens. La politique à la petite semaine n'est pas souhaitable pour la France. Et si les buralistes veulent voter Le Pen pour exprimer leur mécontentement qu'ils le fassent.
De Villepin a rajouté une couche hier en annonçant une aide (150 millions d'euros environ - Voir Libération d'aujourd'hui page 15) aux buralistes avec un bien mal nommé Contrat d'Avenir (Rappelons que les contrats d'avenir sont déjà deux termes utilisés pour parler des emplois aidés de l'Etat qui remplacent - avec un financement moindre - les anciens CES et CEC).
On peut être favorable au maintien des activités de presse ou de vente de timbres sur le territoire mais je suis plus dubitatif sur les activités de jeux (qui rapportent 25% des enjeux à l'Etat - un des impôts les plus élevés de France !), sur les activités de vente de tabac ou d'alcool (nombreux dégats de santé publique).