Ségolène Royal et l'emploi
Gérard (pseudo) a laissé le commentaire suivant sur l'article "Ségolène Royal confirmera-t-elle sa percée ?"
Il me semble intéressant de le publier (Gérard si tu veux faire d'autres interventions envoie un message au gestionnaire du Blog pendant les vacances : Guismow65).
Pierre Cahuc, professeur d’économie à Paris I-Panthéon Sorbonne et spécialiste d'économie du travail, publie cette semaine un article intéressant dans challenge intitulé "Emploi Ségolène Royal a tout faux". Il analyse le chapitre 2 mis en ligne sur DDA, « les désordres du travail ».
Son verdict est sans appel :
"Autant le dire clairement : tout, ou presque, y est faux. On peut y lire que les inégalités auraient atteint un niveau jamais égalé, que la mobilité sociale serait bloquée, que les cadres seraient touchés par un risque croissant de perte d’emploi, que l’emploi maigrit pour que le cours des actions s’envole.
Ségolène Royal nous dresse un tableau apocalyptique dont la toile de fond démagogique n’est en rien étayée. "
Il reprend ensuite chacun de ces points pour montrer, études à l'appui, les contre-vérité écrites par SR.
Il conclut en ces termes :
"A force de surfer sur une vague démagogique, les problèmes cruciaux du marché du travail sont oubliés. Il n’y a rien sur l’insertion des jeunes et des séniors, talon d’Achille de notre marché du travail. Pour les jeunes, la question de la formation est importante, mais aussi celle du coût du travail. Comment le maîtriser : si l’on ne veut pas réduire le smic, faut-il réduire les cotisations employeurs importantes même au niveau du smic (19 % du salaire brut) ? La différence de statut entre CDD et CDI qui segmente le marché du travail au détriment des jeunes est aussi un problème épineux. Une politique de gauche devrait pourtant favoriser l’insertion dans l’emploi des jeunes les plus démunis en réduisant cette segmentation. Sur tous ces thèmes, rien qu’un consternant silence."
Reste une question à laquelle je n'ai pas de réponse :
Pourquoi il a fallu attendre plus d'un mois et demi pour pouvoir lire une analyse argumentée sur le fond des thèses économiques défendues par Mme Royal ?
Pourquoi une telle complaisance?
Je comprend mieux pourquoi Jean-Paul Huchon a non sans humour expliqué que si la présidente de la région Poitou-Charentes en venait à affirmer que les poules ont des dents, la presse célébrerait aussitôt cette déclaration d’une remarquable nouveauté !