Le "Plus" du PS pour la Présidentielle ?
C'est dans l'improbable "Quotidien du Pharmacien" dont j'ignorais l'existence il y a 1 heure que j'ai trouvé l'analyse suivante.
Elle est fort pertinente et est digne de n'importe quel journal plus politique a priori. Comme quoi la politique est partout.
Malheureusement la conclusion est la même que la mienne sur un commentaires précédents. Il ne faut pas chanter "Tout va très bien Madame la Marquise" comme en 2002.
Bonne lecture de ce résumé de l'article dont on peut trouver l'original à l'adresse ci-dessous.
Divisions, querelles et cacophonie
La gauche n’est sûre de rien
Un observateur qui ne serait pas engagé dans la campagne électorale constaterait froidement que la multiplicité des revers politiques essuyés par Jacques Chirac pendant le quinquennat offre à la gauche une voie royale pour reconquérir le pouvoir. Et, pourtant, elle n’est nullement assurée d’emporter les élections de 2007.
LES COTES DE POPULARITÉ du président de la République et du Premier ministre indiquent non seulement une désaffection de l’opinion publique vis-à-vis du pouvoir, mais un besoin de changement.
C’est le rôle du Parti socialiste de fédérer et de canaliser les mécontentements. Il n’est pas sûr, cependant, qu’il ait gardé son ascendant sur les mouvements les plus à gauche, d’autant que les socialistes classiques, à la Jospin ou à la Strauss-Kahn, sont eux-mêmes contestés par l’aile gauche du PS, dont Laurent Fabius voudrait faire son tremplin vers le pouvoir. Quand on sait que les Verts sont incapables de désigner un candidat à l’élection présidentielle, que le PC conteste la candidature de José Bové, qu’Olivier Besancenot refuse de dire qu’il votera pour le candidat PS au second tour, on voit que tous les ingrédients sont réunis pour une répétition du 21 avril 2002.
En d’autres termes, la dégradation du climat socio-économique et du climat politique ne bénéficie pas à la gauche prise globalement, mais aux groupes minoritaires de gauche qui risquent de faire défaut au PS dans un premier tour où l’on dit que Jean-Marie Le Pen va égaler ou améliorer son score de 2002.
C’est la présence de personnalités fortes et populaires, Mme Royal à gauche, M. Sarkozy à droite, qui brouille le jeu de 2007. Tous les deux s’adressent directement à l’électeur en passant au-dessus de la formation politique à laquelle ils appartiennent ; tous les deux, à tort ou à raison, séduisent ceux qui sont avides d’un changement, peut-être moins idéologique que pragmatique ; tous les deux font des campagnes personnelles et envoient des messages où se mêlent des inspirations diverses qui ne doivent rien à la doctrine. Cette position différente ne garantit ni la qualité de leur caractère ni l’efficacité de leur gestion à venir ; elle correspond tout simplement au vent frais venu du large qui aère une pièce restée trop longtemps fermée à la rumeur du monde.
On a le droit de croire qu’il y a, à gauche, des candidats plus sérieux que Ségolène Royal, par exemple M. Strauss-Kahn ; on peut s’inquiéter du formidable appétit de pouvoir de M. Sarkozy. Mais les faits sont têtus. Le discours, la tactique, l’allure ont une influence majeure sur le destin du candidat.
Les socialistes ne parviendront pas à battre la droite en s’appuyant seulement sur son mauvais bilan. Aussi déçue que l’opinion soit par MM. Chirac et Villepin, elle ne se contentera pas, cette fois, d’une alternance qu’elle a déjà pratiquée. Elle a besoin d’un plus.