Sarkozy et l'école

Le Président Sarkozy demande depuis mercredi que chaque élève de CM2 connaisse dès la rentrée 2008 "le nom et l'existence d'un enfant mort pendant la Shoah".

Objectif : "confier la mémoire" d'un enfant victime de la Shoah à chaque écolier français.

Aurait-il des comptes personnels à régler ? C’est à se le demander !

Je suis heurtée par ce nouveau projet.

Quel est l’intérêt éducatif de faire porter individuellement la mémoire de cette désastreuse période, et de cette façon ?

Le traumatisme collectif existant n’est-il pas suffisant ? Faut-il encore encombrer la tête, le psychisme de nos enfants de 10 ans en le leur transmettant de manière individuelle ?

Parrainer un enfant mort ! Aberration, hallucinant, insoutenable !

Il en parle tel un cadeau ! Choquant, morbide, monstrueux et angoissant.

Les problèmes actuels, les deuils et traumatismes que nous vivons sont déjà  largement bien assez difficiles à supporter.

Que l’on permette à nos enfants de se sentir concernés par des enfants vivants et  malheureux, maltraités, exploités ou malades, me semblerait bien plus utile.

La connaissance de l’Histoire est incontournable pour tenter d'éviter de reproduire les erreurs passées, et pour aller de l’avant.

L'Histoire ne doit pas servir à entretenir une culpabilité ou faire porter un deuil, d’autant plus à des enfants, individuellement, et à travers l’école !!

Psychologues,  psychiatres, plusieurs syndicats d'enseignants, enfants de déportés sont nombreux à dénoncer un tel projet qu'ils estiment tous dangereux, tant pour nos enfants, qu’en terme de risques de nouvelles réactions antisémites ; j’espère que très vite les fédérations de parents d’élèves vont aussi se mobiliser.

NB : le "rétro pédalage" de notre impulsif Président semble amener aujourd'hui à un rectificatif. Ce serait finalement un enfant juif déporté et mort par classe !

Si l'aspect individuel d'un tel souvenir est ainsi dépassé (sauf nouvelle annonce), il n'en reste pas moins qu'il me semble injuste de cantonner cela aux seuls, même si trop nombreux, enfants juifs.

De même, il serait souhaitable que Sarkozy ne confonde pas Présidence et Toute Puissance, qu'il appprenne ce que sont concertation, reflexion et respect, et qu'il cesse de nous noyer dans des provocations diverses qui empêchent de traiter de sujets qui pourraient lui nuire (Neuilly, pouvoir d'achat, politique étrangère...), ceci à l'aube des élections municipales et cantonales.

Comments

[virgin]

Ok, mais j'ai juste voulu dire que les cris d'orfraie empêchent la discussion, l'échange.

Et le manque de discussions, de débats, d'échanges d'opinions est terriblement nuisible au progrès.

Il ne doit pas y avoir de sujets qui ne vaillent la peine d'échanger intelligemment (je suis certaine qu'au fond de vous, vous êtes d'accord avec ça).

Et un minimum de recul, par rapport à ce qui ressemble actuellement à une hystérie collective, serait très salutaire. (et encore une fois, je suis quasi certaine que vous n'êtes, vous personnellement, pas opposée à l'idée de réfléchir avant de suivre les effets de mode)

Car, imaginons les dangers qu'amèneraient de tels comportements ;-)

Vous noterez que je ne parle pas politique... je philosophe (oups ! mot trop fort, et il faut faire attention à l'importance du poids des mots), je médite sur les jugements hâtifs et caricaturaux que nous devrions nous garder de faire à tout propos.

[C.CLOS]

En effet, j'ai pesé mes mots, et n'en ai pas recherché des plus forts encore.

En effet, vous avez raison Virgin, ils peuvent aussi qulifier cet épisode de l'histoire.

Mais en effet, ils qualifient là, la manipulation dont Shoah, enfants et nous même faisons l'objet.

Car, rappelons nous des dangers qu'amènent de tels comportements.

[virgin]

"Aberration, hallucinant, insoutenable !"

"Choquant, morbide, monstrueux et angoissant."

On pourrait croire que vous accordez ces qualificatifs à la shoah, mais non ! Vous les attribuez au projet de ne pas la faire oublier.

Vous avez de l'instruction, vous êtes cultivée, et peut-être devriez-vous mesurer la portée des mots que vous utilisez et en choisir en connaissance de cause, et je suis sûre que votre vocabulaire est assez étendu pour ça.

Ce projet de Sarkozy n'est peut-être pas une bonne idée, mais les qualificatifs que vous utilisez ne sont pas proportionnés.

A part ça, que pensez-vous du fait que un lycéen sur deux ne sache pas ce qu'est la shoah ?

N'y aurait-il pas un joint qui fait masse quelque part et qui vaille la peine qu'on en parle au plus loin d'idéologies qui n'ont pas grand chose à voir avec le sujet ?