Délinquance : Sarkozy veut sa loi
Pour tenter de redonner à la campagne électorale la direction qu'il souhaite, Nicolas Sarkozy veut remettre les projecteurs sur lui. Pour cela il utilise en ce moment un projet de loi sur la prévention de la délinquance... bien mal nommée car elle n'a de prévention que le nom, disons plutôt Repression de la délinquance, c'est moins hors sujet par rapport au contenu du projet !
Mais Sarkozy a des ennemis dans son propre camp. Et ils ne sont pas tous, loin s'en faut, des imbéciles. Ils l'ont obligé à reculer sur plusieurs points déjà en Conseil des ministres (Peines planchers par exemple). . Même l'UDF a décidé de suivre le Parti Socialiste et de voter contre ce texte.
Sarkozy veut transformer les maires en shérifs responsables de l'état de la délinquance sur leur territoire. Le mot shérif ne lui plait pas, il utilise plutôt la langue de bois en voulant leur donner les "moyens juridiques d'agir".
Le mot "juridique" a son importance car le projet de loi ne donne aucun moyen financier ! Les maires, qui ne sont pas des imbéciles non plus, n'apprécient pas beaucoup le cadeau parait-il ! Encore moins de devoir être responsables des errements du ministre de l'Intérieur en terme de sécurité.
Les juges sont eux-aussi opposés à ce texte qui donne aux maires des pouvoirs de justice exhorbitants. (Lire l'intervention du président de l'USM syndicat majoritaire chez les juges) et qui crée une confusion totale des rôles entre acteurs sociaux, justice et maires !
Bien sûr, le projet de Sarkozy ignore les causes sociales de la délinquance pour ne traiter que des conséquences. RIEN, ABSOLUMENT RIEN, n'est contenu dans ce projet de loi sur la prévention. TOUT est mis sur la répression.
A l'inverse, le Parti Socialiste dit dans son projet qu'il veut être dur avec le crime mais dur aussi avec les causes du crime. Voilà toute la différence.
Pour ce projet, une seule solution : Le retrait.
Vivement que Ségolène Royal s'exprime sur ce sujet avant le vote de ce texte prévu le 5 décembre et qu'elle nous dise qu'elle abrogera ce texte.