Ségolène Royal et la presse 3
Commençons la série par le très objectif "Journal de Lutte Ouvrière"(!) : ... En revanche, côté Capital, pour reprendre ses termes, elle (Ségolène Royal) est plus loquace. À la place de «flexibilité», terme quelque peu décrié, elle préfère parler «d’agilité et de réactivité». Quant aux 35 heures, il n’est pas question apparemment pour elle de revenir sur les entorses mises en place par la droite depuis 2002, puisqu’elle indique que «des assouplissements ont déjà été apportés. Peut-être faut-il aller au-delà pour que ceux qui veulent travailler plus puissent le faire». Villepin, Sarkozy ou Parisot ne disent pas autre chose : D'accord c'est LO. Cependant n'y aurait-il pas une petite part de vérité...
Dans le nouvel obs : François Rebsamen, numéro 2 du PS, avoue : "je ne pense pas" que les propositions de Mme Royal soient de droite : Il fallait le préciser effectivement au cas où certains au PS ait un doute.
Et encore dans le nouvel Obs : "Non seulement je suis de gauche, mais je suis socialiste", a affirmé Ségolène Royal : Ils vont finir par nous faire douter ces deux là avec leurs sous-entendus.
« Quand Ségolène Royal parle d’encadrement militaire pour les jeunes délinquants, ça dédouane le Front national, se réjouit Bruno Gollnisch, délégué général du FN. Cela contribue à faire tomber la barrière psychologique qui empêche de voter Front national. » dit l'Humanité : Quelqu'un pourrait-il me démontrer qu'il a tort, juste pour me rassurer. Merci d'avance.
Boursier.com nous informe : Benoît Hamon, porte-parole du courant interne NPS, veut qu'elle «regarde la réalité»: «Pas un salarié aux 35 heures» ne «veut les remettre en cause».
Pour Ségolène Royal, ce n'est pas si limpide. Alors que le projet du PS pour 2007 préconise la généralisation des 35 heures, elle stigmatise elle «la difficulté à joindre les deux bouts pour ceux qui s'en sortaient en cumulant les heures supplémentaires» : Faut-il rappeler que Ségo disait il y une semaine qu'il fallait permettre à ceux qui veulent gagner plus de travailler plus (voir le 22 mai dans ce blog). Aujourd'hui il faut pouvoir travailler moins... Et si comme le propose le PS depuis hier, on faisait les mêmes 35h pour tous avec les mêmes avantages.
Laouari, 29 ans, commercial, militant socialiste, est en colère. «C'est du Sarkozy avec une touche de socialisme. Elle mélange tout. On a emmené des jeunes, y compris des anciens délinquants, dans des bidonvilles en Algérie, pour un projet humanitaire. On n'a pas besoin de l'armée pour ça.» Et tous ces gens qui ont applaudi la candidate debout ? «Des petits vieux qui regardent les médias et qui se font un film, ils ont peur de choses qu'ils ne connaissent pas.» : C'était dans Libé et ça se passe de commentaires.
A l'intérieur, c'est plein à craquer. Applaudissements pour Martine Aubry, assortis de quelques «Mar-tine ! Mar-tine !» Pour Ségolène , l'accueil est juste poli. Une militante fait le bilan des débats et arrive à la sécurité. Quelqu'un dans la salle : «Hem ! hem !» La militante souhaite des mesures «conformes à notre éthique, en se mobilisant contre les causes de la délinquance, avec les associations». La salle en rajoute : «Aaaaaaaaah.» Applaudissements, et sourire crispé de Ségolène. : Toujours Libé, pas la peine de commenter non plus.
Dans le Point cette fois : Ségolène Royal réclame des assouplissements aux 35 heures « pour que ceux qui veulent travailler plus puissent le faire ». Une phrase qui semble faire écho à celle de Sarkozy qui veut « encourager ceux qui veulent travailler plus à le faire ». Même parallélisme troublant sur la « République du respect » qui renvoie à la « France du respect » vantée par Chirac pendant la campagne de 2002... Quant à la notion d'« ordre juste », ses petits camarades ont trouvé une similitude avec... une encyclique de Benoît XVI ! « En 2002, le projet n'était peut-être pas socialiste, mais si elle est désignée en 2007, c'est la candidate qui ne sera pas socialiste », prévient un socialiste. « L'alliance de Blair et de Benoît XVI ne fait pas une majorité à gauche en 2007 », avertit un autre, persuadé que de la contradiction naîtra la vérité. Mais si les militants font comme les citoyens, comment on milite pour un tel programme quand on est socialiste ? Puisqu'il est hors de question de trahir le PS comme certains l'ont fait en 2005 sur le Traité Constitutionnel, on fait comment ? On trouve un autre candidat peut être....
L'hebdomadaire l'Express publie un portrait de Ségolène Royal qui dresse un écart significatif entre l'image et le réel. : Je n'ai pas trouvé l'article malheureusement mais c'est Exprimeo qui en parle. Dommage, on aurait peut être eu un début de réponse.
Sur Agoravox : Ségolène fait "son marché" dans les différents électorats en partant du principe qu’il est toujours plus facile de dire aux gens ce qu’ils ont envie d’entendre : Je croyais que le PS portait encore une part de rêve. Je rêvais sans doute !
Bon, je ne vais pas non plus donner trop de billes aux visiteurs de l'UMP...
Comme le dit bien Exprimeo, Ségo domine la scène médiatique. Pourquoi n'en profite-t-elle pas pour vanter le programme du PS ? Elle en tirerait certainement aussi un avantage personnel mais en plus elle ferait gagner tous ceux de son camp. Dois-je rappeler que le PS est assez inaudible ? On a la chance d'avoir quelqu'un qui monopolise les médias. Elle pourrait jouer un peu collectif, non ?