Strauss Kahn et le programme du Parti Socialiste
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Compte rendu
LE MONDE | 12.06.06 | 14h06 • Mis à jour le 12.06.06 | 14h06
BESANÇON CORRESPONDANTL'homme se présente au micro comme un "nouvel adhérent" et a déjà un regret : il a lu le projet socialiste et ne l'a pas trouvé "assez sexy". Les 400 militants socialistes réunis, samedi 10 juin, à Besançon (Doubs), pour la Fête de la rose de leur fédération sourient ; à la tribune, Dominique Strauss-Kahn accuse la droite de piller les idées de la gauche et ajoute : "Tu as raison : il va falloir que celui ou celle qui sera notre candidat ait dans sa poche quelques bikinis pour les sortir au dernier moment..."
Dans un entretien à L'Est républicain du 10 juin, le député du Val-d'Oise, candidat à l'investiture du PS pour l'élection présidentielle, a prévenu qu'il ne se sentait pas lié par le projet. "Il est inévitable que celui qui sera désigné prenne dans ce programme tout ce qui lui semblera bon, fasse le tri de ce qu'il veut et de ce qu'il ne veut pas. (...) Il contient énormément de choses qui me vont très bien. Mais il peut y avoir des choses qui seront dans le projet socialiste et pas obligatoirement dans le projet du candidat (...) soutenu par le Parti socialiste. Et vice versa."
"LOGIQUE DES SONDAGES"
Evoquant 2007, l'ancien ministre de l'économie souligne l'existence de "plusieurs logiques" : "Celle qui fait que le chef d'un parti est son candidat naturel. Il n'apparaît pas de façon évidente que François Hollande soit le meilleur candidat possible. Il y a ensuite la logique des sondages. Il n'est pas illégitime que Ségolène Royal veuille tenter sa chance mais le temps des sondages n'est pas celui de l'élection. Il y a, enfin, la logique qui est d'incarner une ligne politique. La mienne est celle d'une social-démocratie rénovée."
La sécurité ? "Jamais vous ne m'entendrez être faible sur ces questions-là", dit-il aux militants. "C'est vrai que la gauche n'a pas été suffisamment ferme." Les 35 heures ? "Ceux qui avaient besoin des heures supplémentaires en ont souffert. Si on avait gagné en 2002, on aurait corrigé ça."
Jean-Pierre Tenoux
Article paru dans l'édition du 13.06.06