Ours dans les Pyrénées : Sarousse 1

Chacun sait que je suis favorable à la réintroduction des ours dans les Pyrénées. C'est la postion que j'ai défendue au Conseil Général sous plusieurs réserves : Concertation insuffisante, plan agro-pastoral à mettre en place rapidement.

Le 22 août à 1h du matin le cinquième ours, une femelle Sarousse -photo ci-contre, a été introduit à Arbas en Ariège.

Le journal Libération a ouvert un espace de discussion sur ce sujet dont j'ai extrait quelques réactions qui me semblent résumer l'ensemble. Elles sont reprises ci-dessous avec des commentaires personnels.

A la fin de l'article vous trouverez un fichier sur une chronologie de la réintroduction de l'ours en France.

Michel

Chers écolos

Vous qui êtes favorables aux ours, plutôt que de laisser saccager la montagne avec les pistes de ski, les remontées ,le ski hors piste, le bétonnage et le goudronnage des pistes de montagnes, plutôt de participer a la mort de la montagne venez garder les moutons pendant vos vacances d'été, après 2 mois passés a courir après vos moutons cela vous oxygénera, comme il ne vous restera plus de conges plus besoin de sport d'hiver, la montagne redeviendra sauvage, avec des ours, des loups, des bergers, des bergères etc plus de pollution enfin un monde meilleur pour nos enfants et petits enfants. Mardi 22 Août 2006

Voilà une excellente idée qui recueillerait certainement beaucoup de volontaires citadins. Mais les bergers la refuserait tout aussi certainement car cela signifierait l'acceptation de l'ours dans les Pyrénées !

Jacquou

Nature sauvage

Bravo, pour la continuation du plan ours. Les ours constituent une protection des territoires qui sans cela seront la proie des agriculteurs productivistes... la montagne devenant parc à moutons semi privé. A coté de cela il faut prendre très au sérieux l'aide aux vrais éleveurs locaux, et les aider dans la transformation de leurs conditions de vie. C'est nécessaire pour éviter des colères. Mardi 22 Août 2006

L'aide aux éleveurs est indispensable et mérite la solidarité des urbains. La dessus je suis parfaitement d'accord.

Realville

Quel cinéma !

Devant certaines réactions, je pense à des gens courageux. En effet, si certains pays agissaient comme les "anti ours", il n'y aurait plus de Lions, crocodiles, boas, tigres panthères, etc. Ces gens supportent ces animaux qui permettent au monde de les admirer. Ils leurs laissent seulement LEUR place, alors qu'ils pourraient dire " éradiquez tout, c'est dangereux. Je pense que ces animaux ont la chance de vivre sous d'autres cieux que la France.  PAUVRE FRANCE. Mercredi 23 Août 2006

Ce point de vue est assez simple, trop sans doute. La dangerosité de l'ours est réelle. L'Etat doit mettre en place rapidement une information à destination du public pour savoir comment réagir face à l'ours. Cela se fait dans d'autres pays et pas en France. Encore un défaut de précipitation du Gouvernement.

Franck

Société Sclérosées

En Roumanie, Slovénie et quelques autres pays de l'Est de l'Europe les éleveurs semblent cohabiter relativement bien avec les grands prédateurs. Plus proche de nous l'Italie et l'Espagne de même (près de 3000 loups dans la péninsule ibérique!!) . Or en France une dizaine d'ours et une centaine de loups mettraient en péril la profession de berger, voire même la civilisation selon certains. Soyons sérieux, nos bergers sont victimes de la mondialisation, la taille de leur exploitation ne permet de concurrencer les exploitations "industrielles" australiennes par exemple. Mais au lieu de s'adapter en valorisant leur patrimoine nos bergers pleurnichent et réclament l'extermination de l'ours et du loup et un peu plus encore de subventions afin de survivre faute de pouvoir être compétitif. Ours ou pas ours, loup ou pas loup, le métier de berger est inéluctablement voué à disparaître en partie face à la concurrence internationale. Mais avec l'ours les choses pourraient se faire plus en douceur en valorisant se patrimoine naturel exceptionnel que sont les Pyrénées. Une valorisation aider par un marketing intelligent pourrait créer des emplois. Nos bergers pourraient produire une viande de haute qualité avec un label "ours". Cela existe déjà mais pas suffisamment bien développé. Ces écolos des villes aussi méprisables soient-ils aux yeux de nos bergers ont un porte-monnaie, et sont certainement près à accepter de payer plus cher pour une viande de qualité mettant en avant un concept écolo où l'activité humaine et la Nature cohabiterait. Malheureusement la société française étant sclérosée je doute que cela se passera. Les bergers disparaîtront pour ne laisser que quelques immenses exploitations capables de concurrencer l'Australie, l'Argentine..., la viande sera de mauvaise qualité, l'ours aura disparu, et les petits bergers au chômage.... Mercredi 23 Août 2006

Franck est très agressif envers les bergers mais la solution qu'il propose est déjà mise en place ici et là : la labellisation "ours" sur des produits ovins de qualité et bio bien entendu. L'acheteur citadin est sensible à l'image véhiculée par l'ours. Il faut que les bergers s'adaptent à cette demande qui peut leur rapporter beaucoup plus que l'ours ne leur coûte.

Mais contrairement à Franck je ne crois pas alors que les bergers seront voués au chômage !

Olivier

On réintroduit 5 ours dans les Pyrénées et d'un coup les écolos citadins ont l'impression d'avoir sauvé la planète. J'ai peur que ce genre d'action ne servent qu'à cacher le vrai problème (notre société de loisir et de surconsommation) et je constate une chose plus il y a de grands discours écolos plus la planète est polluée... Mardi 22 Août 2006

Petite erreur de raisonnement à mon avis : C'est le fait que la planète est plus polluée qui fait augmenter la sensibilité à l'écologie et non l'inverse !

Et Olivier a raison, 5 ours ne vont pas sauver la planète... mais ne rien faire serait encore pire non ?

Vincent

Cela fait 45ans que je parcoure ces belles Pyrénées. Cet été j'ai été surpris par l'inflation du nombre de moutons dans les Pyrénées. Même dans les coins les plus reculés, où on ne rencontrait que des isards, on tombe sur les moutons, chevaux, vaches... Je pense que l'agriculture de montagne est complètement surprotégée par les aides d'état et de l'Europe. Il est temps que réintroduisent quelques fauves pour compenser cette peste ovine... Mardi 22 Août 2006

Très exagéré, très ! Je ne suis pas sûr non plus qu'il y ait plus de moutons dans les Pyrénées. Mais une chose est sûre : il y a plus de chemins balisés pour les randonnées. Notamment à des endroits où seuls les bergers (et leurs moutons) allaient avant peut être !

Emeric

Oui aux symboles

Un des pays les plus puissants du monde ne parvenant pas à maintenir sa population de fauves serait malvenu à donner des leçons ailleurs (ce qu'on aime bien faire en France). Quid de la protection des éléphants d'Afrique (qui abîment de maigres cultures), des tigres du Bengale (qui font quelques dizaines de victimes humaines par an), des requins blancs ou d'autres d'espèces qui nous entravent dans notre action de saccage de leur milieu naturel. Dans le parc de Sasan Ghir en Inde, des villageois fortunés de quelques vaches et une maigre bourse vivent au milieu des derniers Lions d'Asie et au lieu de pleurnicher ils en tirent une certaine fierté. Quand aux braves bergers qui reprochent aux citadins (dont je suis) de ne pas partager avec eux les hypothétiques conséquences de la proximité des ours, je voudrais leur dire qu'à choisir entre ça et le voisinage de dizaine de milliers de véhicules, des usines et autres, ils ne sont pas les plus mal lotis. Mardi 22 Août

J'aime bien l'exemple indien avec les lions. Ainsi que la comparaison ville+voitures / campagne+ours.

Pierre : Incompétence gouvernementale

Réintroduire l'ours dans les Pyrénées, je ne suis pas contre mais je pense que le ministère de l'Ecologie pourrait se montrer sur d'autres terrains plus essentiels il me semble dans le domaine de l'environnement. Ce qui me gêne, ce sont les arguments et les manières de faire du gouvernement. Les arguments prétextant l'augmentation de la biodiversité est hypocrite et démontre l'incompétence des personnes travaillant au ministère. Ce n'est pas en mettant 5 ours dans les Pyrénées d'un côté et de l'autre en construisant des voies rapides (Vallée d'Aspe par exemple) que l'on va préserver Dame Nature... Je ne pense pas non plus que l'ours contribuera à développer le tourisme dans les vallées les plus "pauvres". Au contraire, la peur de l'ours pour leurs troupeaux de certains agriculteurs ne les poussera pas à s'installer ou à continuer leur métier. Qui accueillerait alors les touristes dans ces vallées? Enfin, le gouvernement a à peine pris soin de consulter les populations locales (agriculteurs enter autres). Attention lâcher d'ours et ça vient de la France d'en haut...ça fait encore plus mal... A quand un ministère de l'environnement compétent? 2007 ? Mardi 22 Août 2006

Pierre a malheureusement raison sur l'absence de logique de ce gouvernement avec 5 ours d'un côté et la voie rapide en vallée d'Aspe de l'autre, avec l'absence de concertation et les décisions de la France d'en haut pour la France d'en bas.

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