Loi sur l'immigration : Sarkozy II
Le texte sur l’immigration a été déclaré « en urgence » par le Gouvernement.
On peut s’interroger sur l’urgence en question après la loi Sarkozy du 26 novembre 2003 consacrée elle-aussi à l’immigration. Etait-elle à ce point mauvaise qu’il faille vite la modifier ?
L’urgence signifie qu’il n’y aura qu’une seule lecture par chaque Assemblée (députés et sénateurs).
Une fois de plus le Gouvernement UMP montre sa peur (ou son mépris) du débat.
Les députés ont voté la fin des régularisations automatiques de sans-papiers au bout de dix ans de séjour illégal. La Gauche s’y est massivement opposée.
Sarkozy a assuré que des régularisations "au cas par cas" resteraient possibles.
On ne peut que s’opposer encore à ce fameux « cas par cas » qui laisse aux Préfets (et au Gouvernement) une liberté de dérogation forcément injuste et partiale.
Dominique Strauss-Kahn a été sur le sujet des régularisations automatiques audacieux (voir plus bas).
L’exemple espagnol : Après avoir lui aussi fait une régularisation massive des sans papiers … "Zapatero assure qu'il n'y aura pas une nouvelle régularisation extraordinaire" titrait le 8 juin 2004 El Pais.
Cette phrase est assez populiste car en contradiction avec les 6 régularisations massives déjà pratiquées en Espagne depuis 1985 !
Ces régularisations massives (prônées par exemple par Fabius et l’extrême Gauche !) ne constituent pas une politique mais une absence de choix sur le sujet.
On ne peut pas reporter les décisions à plus tard. Surtout si on est candidat à l’élection présidentielle.
DSK est plus courageux et plus responsable sur ce point et il fait une proposition audacieuse : « La volonté d’exercer sa citoyenneté en France doit permettre d’accéder à la nationalité ».
Cette proposition se décline selon DSK de la manière suivante :
« Depuis Mitterrand nous n’arrivons pas à faire avancer le couple : Droit de vote des immigrés / Accès à la nationalité française.
Je propose de renverser le problème.
Les étrangers qui remplissent les conditions pour demander leur naturalisation, s’ils souhaitent s’engager dans l’exercice de la citoyenneté dans notre pays, pourront s’inscrire sur les listes électorales.
Ils rejoindront alors la communauté nationale en exerçant leur droit de vote. »
Le résumé de cette proposition est faire par DSK en : « Tu votes, tu es Français ».
Je conclurais en citant le MJS (Mouvement des Jeunesses Socialistes) :
Avec le projet Sarkozy de modification du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA), la France deviendra l’un des pays de pointe de l’ « immigration utile », c’est-à-dire un pays où les étrangers deviendront des outils de la prospérité nationale, jetables après usage.
Et en rappelant les orientations du PS :
1/ Sécuriser le parcours des étrangers en situation légale.
2/ Développer le partenariat avec le pays d’origine (quand cela est possible) pour la politique d’immigration.
3/ Faciliter le travail saisonnier en autorisant les allers et retours
4/ Faire respecter les droits des étrangers (Etudiants, touristes notamment)
5/ Améliorer le fonctionnement administratif sur ces thèmes dès les consulats point de départ des nombreuses situations.
Dans tous les cas il s’agira d’une politique internationaliste, respectueuse des partenaires. Une politique pour améliorer la situation de la France sans nuire à ses voisins.
Une politique pour permettre l’intégration et non la stigmatisation de l’étranger.
Je partage le point de vue du MJS et suis favorable à la mise en place de la proposition de DSK.
Cette proposition est innovante, a l'avantage de la simplicité et permet une mise en avant du droit mais ici aussi du devoir de voter.